Vivre ses rêves. Beaucoup pensent que c’est quelque chose de lointain, un objectif repoussé à plus tard, car cela semble « impossible » à réaliser à l’instant. J’ai longtemps été de cet avis. Plus jeune, je me disais : « Quand je serai vieux, je serai écrivain. » Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la montagne, je me suis dit : « Quand je serai vieux, je gravirai une montagne comme le Kilimandjaro. » À cette époque, je ne pensais pas que mon aventure au Kilimandjaro serait aussi proche.
Ce que les gens oublient souvent, c’est que si nous ne travaillons pas sur nos rêves, ils ne se réaliseront jamais. Après tout, à quoi bon la vie si nous ne concrétisons pas nos rêves
No matter how hard or impossible it is, never lose sight of your goal
Monkey D. Luffy
Mais qu’est-ce qui m’a finalement poussé à réserver mon aventure au Kilimandjaro ?
Ce n’est pas d’hier que j’avais le Kilimandjaro dans le viseur. Dès que j’ai découvert la montagne, le Kilimandjaro est devenu un rêve. En tant que l’une des montagnes les plus hautes sans exigences alpines complexes, il est le rêve ultime d’un randonneur.
De plus, j’ai suivi avec fascination les documentaires sur les hautes montagnes, lu les nouvelles sur les expéditions himalayennes et regardé des documentaires sur les exploits de l’alpinisme. Oui, j’ai même visionné quatre fois le documentaire « 14 Peaks: Nothing Is Impossible. »
Cet hiver, j’ai eu la chance de lire le livre « The 5 Second Rule » de Mel Robbins. Ce livre explique qu’il ne faut que 5 secondes à notre cerveau pour trouver des excuses pour ne pas faire quelque chose. Et, franchement, mon cerveau est un expert en la matière
C’est grâce à cette règle que j’ai commencé à entreprendre toutes ces petites choses que je remettais constamment à plus tard, y compris enfin m’initier à l’escalade sur glace. Avec l’école Chamox, j’ai grimpé sur la glace du parc des gorges de Coaticook. Bien que cette expérience ait été incroyable en elle-même, ce qui m’a vraiment enthousiasmé, c’est l’utilisation d’une corde fixe, d’un piolet et d’un ascendeur pour sortir des gorges, comme on le voit souvent en haute montagne.
À mon retour, suivant la règle des 5 secondes, j’ai décidé de ne plus procrastiner et de poursuivre cette aspiration qui grandissait en moi, celle d’explorer le monde des hautes montagnes. J’ai décidé d’écrire à plusieurs alpinistes québécois.
Dans la vie, rien n’arrive par hasard. Beaucoup ne m’ont pas répondu, mais j’ai reçu une réponse particulièrement intéressante.
Qui est Marie-Pier ?
Marie-Pier Desharnais est une aventurière, alpiniste de haute altitude québécoise que je suis sur Instagram depuis son ascension de l’Everest en 2021. Au départ, je l’ai suivie parce que je la trouvais magnifique et que je trouvais cela incroyable, une Québécoise qui gravit des hautes montagnes.
Cependant, en la suivant, ou en faisant quelques recherches, tu te rends compte qu’elle est véritablement exceptionnelle dans l’univers de la montagne. Elle est, entre autres, la première Canadienne à avoir grimpé le K2, l’une des montagnes les plus dangereuses au monde. Elle a également réussi l’exploit de gravir les sept plus hauts sommets volcaniques du monde.
Petit bonus, elle est aussi géniale en personne.
C’est donc avec une petite surprise que je reçois une réponse de Marie-Pier m’indiquant qu’elle guide une sortie au Kilimandjaro en septembre, qui est son premier grand sommet dans sa carrière.
Suivant la règle des 5 secondes, j’ai évalué ma situation financière et personnelle, et il s’est avéré que c’était le moment idéal pour le faire. J’ai donc décidé de sauter dans l’inconnu. Un énorme pas pour quelqu’un qui n’avait encore jamais pris l’avion, mais il faut bien commencer quelque part, n’est-ce pas ?
Marie-Pier organise à chaque année des voyages au Kilimandjaro. Si tu souhaites faire partie de sa prochaine aventure, tu peux la contacter sur Instagram
Écoute-le “Ted talk” de Marie-Pier ici
Les premières étapes de la planification de mon aventure au Kilimandjaro
Accepter c’est un beau début, mais ce n’est pas tout.
L’un des avantages de rejoindre Marie-Pier est que tout est inclus dans son prix, tu n’as rien à gérer toi-même. Et quand je dis tout, je veux dire : permis d’ascension, hébergement, guide local, repas en montagne, transport jusqu’à l’hôtel, et bien d’autres détails auxquels je n’avais même pas pensé.
Même sur place, elle s’occupe de tout avec les guides locales et à la voir, allez, crois-moi, ça n’a pas l’air de tout repos. La barrière de la langue et les différences culturelles font de chaque aventure une expérience exigeante. Je n’aurais jamais voulu gérer cela moi-même, surtout pour un premier voyage de ce genre.
Même si l’ascension du Kilimandjaro dure 7 jours, tu n’as pas à te débrouiller tout seul. Tu seras accompagné de guides, de porteurs qui transporteront un sac de voyage contenant ton équipement de rechange, ainsi que de cuisiniers qui te prépareront les repas. C’est un peu comme un tout inclus en montagne.
Pour le reste
Il te reste tout de même quelques choses à organiser : l’achat de ton billet d’avion, planifier le visa, la prise de congés, la préparation de ton équipement, et ne pas oublier de prévoir un pourboire pour les guides.
Comme c’était ma première expérience de vol, j’ai choisi de me joindre à un petit groupe de voyageurs qui partaient également pour le même voyage. Cela m’a permis de me familiariser avec le processus de vol et de l’aéroport. J’ai réservé mon vol avec la compagnie KLM. C’était un peu plus cher que certains vols, mais j’ai apprécié le confort, la seule escale à Amsterdam et le bon service tout au long du voyage.
Si tu veux économiser sur le prix du billet, il existe des vols avec plusieurs escales. Cependant, pour mon premier vol, j’ai opté pour la simplicité. Peut-être que je choisirai différemment à l’avenir, mais pour cette première expérience, le confort d’une seule escale était apprécié.
L’équipement nécessaire pour mon aventure au Kilimandjaro
Je pratique la randonnée depuis de nombreuses années, et je pensais avoir tout l’équipement nécessaire pour la montagne. Je me trompais. J’ai dû acheter beaucoup d’équipement chaud et fonctionnel spécialement conçu pour la montagne. Voici une liste de l’équipement essentiel. Si tu participes à une expédition organisée par quelqu’un comme Marie-Pier, tu recevras normalement une liste d’équipement spécifique pour ton aventure.
Un bon système 3 couches.
Au-dessus de 3000 mètres, il fait froid presque en permanence. Assure-toi d’avoir un bon système en trois couches pour te garder au chaud tout en ayant la possibilité de retirer des couches lorsque tu marches.
- Première couche en laine mérinos Icebreaker achetée chez Sail
- Veste polaire coefficient de Black Diamond
- Doudoune pour le campement
Ma dernière couche était mon manteau d’hiver North Face. Mais c’était beaucoup trop chaud. Je te conseille d’acheter une simple couche imperméable au lieu comme le recon strech shell de Black diamond
Bottes :
J’ai emporté deux paires de bottes. Il est fortement recommandé d’utiliser des bottes d’hiver. J’ai utilisé les Merrell Cham 8 avec 400 g d’isolation pour le “Summit push”.
Le reste du temps, j’ai porté mes Aku Rocket Mid, qui sont plus légères et confortables
Sac de transport
J’ai acheté un sac de transport de 100 L sur Amazon*. Bien que ce sac soit économique, je recherche maintenant un sac plus robuste et probablement plus grand pour mes prochaines aventures. Probablement un sac North Face de 150 L pour tout regrouper.
Sac de couchage
Les nuits sont froides au Kilimandjaro. Investis dans un bon sac de couchage. J’ai opté pour un sac de couchage confortable à -15 degrés et j’ai ajouté une doublure pour gagner 10 degrés supplémentaires. J’ai ainsi passé des nuits confortables tout au long de l’expédition.
Sac de couchage Hotcore R-300*
Buff
Le Kilimandjaro est très poussiéreux. Même si je n’avais pas froid au visage, je portais mon Buff une grande partie du temps. Sinon, tu risques de respirer constamment de la poussière.
Collation
Collation et barre énergétique : Nos guides nous ont constamment nourris au Kilimandjaro, avec de copieux repas. Cependant, j’étais content d’avoir mes collations de randonnée préférées (des barres Reese, pour être précis) avec moi.
Et pour le “summit push”, j’ai apporté les barres Naak. Des barres protéinées et des barres à la caféine. Non seulement ça passe bien, mais les protéines et la caféine t’aide vraiment quand tu pars au milieu de la nuit.
Batteries
Pour prendre les photos et vidéos que j’ai réalisées, j’avais besoin d’une bonne source d’alimentation légère. J’ai opté pour les batteries Anker avec 20 000 mAh, ce qui m’a permis de charger ma caméra d’action, mon téléphone et ma montre pendant le voyage.
Anker 20 000 mAh
Chauffe-Main
À partir de 3700 mètres d’altitude, le froid est constant, et il devient encore plus intense la nuit lors de l’ascension finale vers le sommet. C’est une excellente idée d’avoir avec toi des chauffe-mains pour les mains et les pieds, car cela peut considérablement améliorer ton confort. Tu peux acheter des chauffe-mains Little Hotties sur Amazon, ou bien, j’ai également emporté avec moi des Hot-Poc, qui sont des chauffe-mains réutilisables d’une excellente entreprise québécoise.
En ce qui concerne le reste de l’équipement, tu recevras une liste complète de la part de tes guides. En général, considère que tu pars pour une randonnée prolongée dans le froid. À partir du deuxième jour, il fait toujours froid. N’oublie pas d’emporter également une lampe frontale pour tes déplacements nocturnes et pour voir pendant le “Summit Push”. Tu as maintenant la liste d’équipement qui était important pour mon aventure au Kilimandjaro.
Préparation physique
L’ascension du Kilimandjaro nécessite également une préparation physique adéquate. La montagne n’est pas considérée comme techniquement difficile, mais tu dois être en bonne forme physique.
Deux mois avant le départ, je m’assurais de faire chaque semaine une randonnée de 15 à 20 kilomètres avec environs 30 livres (environ 14 kilogrammes) dans mon sac à dos.
Je courais au moins trois fois par semaine, avec des distances de plus de 8 kilomètres à chaque fois.
Je faisais une autre randonnée plus courte chaque semaine, généralement de 5 à 10 kilomètres.
Si certaines semaines, je ne pouvais pas suivre ce programme, je le remplaçais au moins par des séances de HIIT (High-Intensity Interval Training).
Rien ne peut véritablement te préparer aux effets de l’altitude, le principal défi au Kilimandjaro. Cependant, plus tu es en forme, mieux tu te sentiras.
La santé
Une étape cruciale avant de partir est de consulter une infirmière pour savoir quels vaccins tu devrais avoir. De nombreux vaccins sont fortement recommandés, surtout si c’est ton premier voyage.
Je ne vais pas entrer dans le débat sur les vaccins, mais il est important de noter que de nombreuses maladies graves sont endémiques en Afrique. Dans un pays où le système médical n’est pas aussi avancé qu’ici, et lors d’une aventure comme celle du Kilimandjaro, où tu seras loin de tout service de secours, il est essentiel de prendre cette question au sérieux avant de partir.
En plus des vaccins, assure-toi d’avoir une assurance voyage en cas d’urgence. Les frais médicaux en Tanzanie peuvent être élevés. Si un accident survient, tu ne veux pas te retrouver avec une facture astronomique. Sois bien assuré pour tout type d’aventure que tu pourrais entreprendre.
Note que certaines assurances exigent un bilan de santé complet avant de te couvrir pour une aventure de ce type. Il peut être judicieux de vérifier cette exigence à l’avance.
Le Diamox
Le Diamox est le nom commercial d’un médicament dont le principe actif est l’acétazolamide. Il est principalement utilisé pour traiter différentes affections médicales, notamment le glaucome, le mal des montagnes (aussi appelé mal aigu des montagnes), l’épilepsie, et d’autres conditions médicales.
Il est fortement recommandé d’emmener du Diamox en haute montagne, surtout si c’est ta première expérience en altitude. On ne sait jamais quand le mal d’altitude peut survenir. Le Diamox prend environ deux jours pour produire ses effets. C’est pourquoi, lors de l’ascension du Kilimandjaro, l’une des montagnes les plus exigeantes en termes d’altitude, il est conseillé de commencer à prendre du Diamox avant le départ et de continuer tout au long de l’ascension.
Le départ
On n’est jamais vraiment prêt pour son premier voyage de cette ampleur, surtout lorsque tu es aussi anxieux que moi. J’ai vérifié ma liste d’équipement que Marie-Pier m’a envoyée au moins quatre fois. J’ai revérifié plusieurs fois pour m’assurer de n’avoir rien oublié. J’ai même fait des achats de dernière minute « au cas où. » J’ai fini par emporter bien plus de choses en Afrique que nécessaire.
Nos porteurs au Kilimandjaro peuvent transporter jusqu’à 15 kilogrammes d’équipement par personne. Assure-toi de ne pas dépasser cette limite. Tu serais surpris du nombre de choses que Marie m’a conseillé de laisser à l’hôtel. Nous apprenons tous de nos aventures, et je serai mieux préparé pour la prochaine.
Maintenant que tout est prêt, il est temps de prendre l’avion.
Es-tu prêt pour cette aventure au Kilimandjaro ?
La suite de mon aventure au Kilimandjaro est raconté dans la partie 2.